samedi 13 septembre 2008

7- L'occupation de la Ruhr

Les deux extraits de texte suivants permettent de faire comprendre les effets pervers potentiels qu'une occupation étrangère peut susciter au sein d'une population occupée. En l'occurrence ici le renforcement du nationalisme allemand (et son corollaire, la montée du nazisme).


Repères : afin de contraindre l'Allemagne à payer ses "réparations", l'occupation de la Ruhr (vaste région minière et sidérurgique du sud-ouest de l'Allemagne) fut décidée par R. Poincaré, ancien président français (1913-1920) puis ministre des Affaires étrangères (1922-1924) et président de la Commission des Réparations. Trois divisions franco-belges furent envoyées dans les principaux centres miniers de la Ruhr dès le 11 janvier 1923 afin de réquisitionner les productions minières et manufacturières. Les libertés de la population allemande furent largement restreintes. Suite à l'élaboration du Plan Dawes (16.7-16.8.1924) - qui préconisait le versement des réparations allemandes en fonction de la bonne santé de l'économie allemande à reconstruire - les troupes franco-belges évacuèrent la Ruhr dès la fin de 1924.



Articles 17 et 18, annexe II, partie VIII du Traité de Versailles.

"17. Dans le cas de manquement de l'Allemagne à ses obligations contenues dans ce paragraphe du présent Traité, la Commission en avisera sur-le-champ les puissances intéressées, et pourra recommander telle ou telle action relative à ce manquement si elle le juge nécessaire.

18. Les mesures que les Puissances Alliées et Associées auront le droit de prendre, dans le cas de manquement volontaire par l'Allemagne, et que l'Allemagne s'engage à ne pas considérer comme actes de guerre, pourront inclure des représailles économiques et financières, et en général toutes autres mesures semblables que les Gouvernements respectifs pourraient estimer rendues nécessaires par les circonstances."