lundi 29 septembre 2008

24- la gravure sur bois

GRAVURES SUR BOIS DANS LA BRÜCKE

La première déclaration esthétique de Die Brücke fut exposé dans un texte conçu et gravé sur bois en 1906. » Ayant foi en l’évolution, en une génération nouvelle de créateurs et de jouisseurs, nous appelons toute la jeunesse à se rassembler, et en tant que jeunesse porteuse de l’avenir, nous voulons obtenir une liberté d’action et de vie face aux puissances anciennes et bien établies. Est avec nous celui qui traduit avec spontanéité et authenticité ce qui le pousse à créer. »

Le bois gravé est le moyen d’expression par excellence des artistes de die Brücke. Il les force à la concision, à se concentrer sur l’essentiel.

Le style caractéristique de Die Brücke s’exprime particulièrement dans l’œuvre gravée. C’est là qu’apparaissent les innovations, les inventions dans la forme et dans la composition, surtout durant la période passée à Dresde
Au début, on remarque l’influence du Jugendstil , et du japonisme.. Puis chacun se forme plus ou moins seul, plus ou moins grâce aux autres. Kirchner suit des cours.
Les premières gravures sont tirées par chaque artiste lui-même, sur une presse fabriquée tout exprès. Le tirage individuel devient une caractéristique de la gravure de die Brücke. Les artistes voulaient créer une gravure originale. Chaque tirage était unique. Ou de quelques exemplaires.

En 1906, les artistes sont influencés décisivement par une exposition de dessins et de gravures de E.Munch. Ils sont fascinés par les effets de la surface du bois laissée brute, ou par l’utilisation de larges bandes parallèles –qui augmentent l’expressivité des visages.

Les contours se déforment au profit de l’expression du contenu. La perspective subit la même déformation au profit de l’harmonie générale du sujet.
Sous l’influence de Matisse, les formes se simplifient en surfaces .Un contour seul les limite et les organise.

Dès la fondation du groupe, des « portefeuilles »-dont le tirage correspondait au nombre de membres passifs soutenant le travail des artistes- étaient imprimés chaque années. Ils comprenaient des gravures dans un carton .
Avec la découverte des arts primitifs, les gravures deviennent plus anguleuses, plus brutales ,plus sévères.

Les artistes de die Brücke ont le sentiment que la poutre gravée rapportée des îles Palaos leur donne raison dans leurs recherches d’un art nouveau , libéré de tout le superflu.

« Il y a dans chaque planche un personnage,il suffit de le faire naître », dit Kirchner

Avec leur départ pour Berlin, la grande ville leur fournit un nouveau thème, riche et infini.Les artistes découvrent l’enfer de la mégapole et le transcrivent dans leurs gravures : vues de la ville, scènes de cabaret, de danse, de cafés. On ressent l’oppression qui s’en dégage et l’ambiguïté. Grâce aux déformations choisies, c’est la psychologie des êtres qui entre dans les gravures. On les voie tristes, mélancoliques, angoissés…La nature elle-même , à la veille de la guerre, devient menaçante sur ces gravures en bois.

23- La séance n°1 définir l'Expressionnisme

SEANCE N 1 L’EXPRESSIONNISME ALLEMAND …essai d’une définition

Voici une aide qui vous permettra de résumer plus facilement ce que vous avez appris durant cette première séance. Nous attendons de vous un minimum : reprendre les grandes idées et les illustrer de quelques exemples concrets ainsi que de deux ou trois photos ou tableaux commentés. Le plus simple et le plus enrichissant serait de faire cela sur clef USB, ce qui nous permettrait de valider des compétences du B2i. Profitez-en pour vous faire plaisir dans la présentation ! – pas des nunucheries ou de petits dessins, mais une véritable mise en page ; vous aurez ce genre de travaux à effectuer dans les années à venir, quelle que soit votre orientation. Pas de souci : aucune note à la fin : juste un commentaire d’implication. Et les sortie promises.
Néanmoins les résumés sont obligatoires et à rendre , sans retard, pour la séance suivante. Sinon, c’est l’exclusion, définitive. Vous savez que nous sommes nombreux….

Nous avons essayé de définir l’expressionnisme allemand.
CE N’EST PAS UNE ECOLE
C’est un mouvement qui a regroupé tous les arts :………………….
Et qui s’est développé surtout en …………
Il se produit avant toute chose, en réponse à l’atmosphère particulière de la période qui s’étend de …………à……….

A/ L’ALLEMAGNE D’ALORS: Un empire qui regroupe 25 Etats sous la direction de l’empereur………………………………………
De la dynastie des ……………………………….
Qu’avez-vous retenu de ce personnage ? ( vous pouvez retrouver les photos sur le blog, elles aideront votre mémoire)

B/ LES CLASSES AU POUVOIR
Qui sont-elles ?(souvenez-vous des deux groupes dont les intérêts ne sont pas toujours les mêmes, mais qui s’obstinent à cultiver les mêmes valeurs synonymes de leurs pouvoirs )
Quelles sont leurs valeurs ( politiques, économiques, morales…)
Ces classes dirigeantes inculquent à leurs enfants, bien souvent de manière brutale, ces valeurs. Grâce à quelles institutions ? Par quels moyens ?(relisez les citations sur le blog)

C/ LE DOUBLE ASPECT DE LA SOCIETE –une société déphasée:
Espérance et ras-le-bol ;attente de nouveauté et de liberté et sclérose des gouvernants
Les progrès techniques :ces dernières années avaient vu nombre de grandes découvertes appliquées à la vie quotidienne :aviation,………….
Elles font rêver et promettent un mieux être.(mais elles serviront au pire :………)
Révélation des sciences : biologie, psychologie…(cherchez quelques grandes découvertes de ces années là) qui laissent aussi espérer des rapports plus sains entre hommes et femmes. C’est le début du mouvement féministe, la découverte du corps et de ses pulsions, reconnu et non brimé.
Les mouvements mystiques, politiques, philosophiques se multiplient : anarchisme……. ……..(à vous…)
On rejette l’autorité quelle qu’elle soit. On ne veut plus se sentir étouffé, on veut la justice sociale. On croit à la fraternité universelle.
Le sentiment d’attente culmine : « Le monde entier n’est plus qu’un appel au secours. » Steiner.

EN MÊME TEMPS, NI LES STRUCTURES POLITIQUES NI LES MENTALITES D’EN HAUT NE CHANGENT




Les règles de la société restent antidémocratiques.
Les tribunaux condamnent sévèrement les crimes de lèse-majesté, de blasphème, d’immoralité alors que les classes dirigeantes cultivent l’hypocrisie des mœurs, les scandales financiers Ils exploitent leur prochain et ne reculent devant rien pour accroître leur richesse……
Pensez au film de Pabst , donnez quelques exemples……

D/ LA CLASSE OPPRIMEE :
Rappel de quelques chiffres donnés en cours :
Evolution démographique de l’Allemagne 1870 : 40 Millions d’h. 1913 : 67 M.
1870 : population active 42°/ agriculture , 46°/ industrie
1910 le rapport s’inverse Qu’en concluez-vous ?
C’est donc un exode rural. Quel travail ces populations sont-elles en mesure de remplir ?

lundi 22 septembre 2008

22-







21- d'autres ...








































20- Des femmes ...










19-
















18-



















17- Tableau d' Adrian Ludwig Richter

Observez la façon dont sont peints les paysages :
Quels sont les rapports entre l'homme et la nature ?







mardi 16 septembre 2008

16- des liens à consulter sur le cinéma expressionniste allemand

http://cinema.expressionnisme.bifi.fr/plan.php

15- Photographies des gens sous la République de Weimar



Observez attentivement les personnages, leurs attitudes, leurs vêtements.On distingue facilement deux groupes :
- le premier nous ressemble
- le second semble sorti d'une époque révolue

Qui ?
Pourquoi ?
Que pouvez-vous en déduire ?*

dimanche 14 septembre 2008

15- Sortie au théâtre contemporain de Bobigny

Une pièce de Bertolt BRECHT
"Sainte Jeanne des abattoirs"


lieu : le téâtre contemporain de Bobigny,
1 boulevard Lénine
93000 Bobigny

du 29 septembre au 21 octobre 2008

Distribution :
Texte de Bertolt Brecht
Traduction de Pierre Deshusses
Mise en scène de Bernard Sobel
Avec Jérémie Bédrune, Olivier Bernaux, Priscilla Bescond, Chloé Chevalier, Christophe Degli Esposti...

Descriptif :
Brecht est un grand poète et il est temps de l’écouter autrement. 'Sainte Jeanne des Abattoirs' plonge le spectateur au cœur même de la violence inhérente à la vie en société, c’est une fresque implacable sur l’Amérique de 29, la crise, le système qui broie l’homme. À travers l’histoire croisée de la jeune paysanne, entrée à l’Armée du Salut pour soulager la misère des ouvriers des abattoirs de Chicago, et du capitaliste appliquant les principes de l’entreprise libérale, ce sont toutes les contradictions qui traversent chaque individu qui sont ici exposées sans aucun manichéisme.

samedi 13 septembre 2008

14- Le portrait d'un expressionniste d'après Paul Klee

13- Chronologie détaillée

HISTOIRE 1907 -1918

1907
Règne de Guillaume II
Expansion de l’Allemagne ( depuis 1868)
BEBEL propose de lutter contre le gouvernement en refusant de voter les crédits militaires.Refus de Rosa Luxemburg et de Lenine.
Triple entente (F R GB )
68 Millions d’habitants en Allemagne
Développement d’une grande bourgeoisie industrielle et commerciale –l’empire KRUPP
Parti socialiste :1893 1 800 000 voix 44 députés au Reichstag
1903 3 millions voix 81 députés
1912 4 259 000 voix 110 députés



1908
Stabilité du régime allemand
Autriche annexe la Bosnie Herzegovine
Expansion industrielle et militaire allemande
Résistance de l’Alsace Lorraine
La production allemande a besoin de nouveaux marchés pour continuer son développement
Augmentation considérable des crédits de guerre : développement de la marine de guerre.


1909
Démission de von Bülow
Traité du Maroc (l’Allemagne convoite l’Afrique équatoriale,le Maroc, la Turquie, la Chine pour développer ses marchés )
Augmentation des exploitations minières
Exode rural : les paysans rejoignent les villes. Le prolétariat augmente : c’est une main d’œuvre bon marché
Extrème concentration ouvrière dans les villes.
Développement des cartels
Affirmation du pangermanisme
Un cinéma de 800 places à Berlin


1910
Guillaume II : »Le monde guérira un jour par le caractère allemand. »
Grèves dans les mines
La flotte allemande est la 2me du monde


1911
Traité entre la Russie et l’Allemagne
L’Allemagne obtient une partie du Congo
Rivalité maritime Allemagne / Angleterre
Armée de terre : 625 000 hommes
1200 salles de cinéma en Allemagne


1912
Guerres des Balkans
Guillaume II : « Je ferai de l’Allemagne une province prussienne »
Sociale démocratie : 4,5 Millions de voix – 100 sièges sur 397
Mise en garde contre la tentation d’une guerre impérialiste


1913
2me guerre des Balkans
Liebknecht élu député
Incidents de frontière à Luneville, Nancy
Course aux armements
3 300 000 ouvriers syndiqués
Augmentation du prolétariat industriel : 10 Millions de personnes
Loi pour renforcer le potentiel de guerre
L’Allemagne est au 3me rang du commerce mondial


1914
Attentat à Sarajewo
Guillaume II informe Krupp du conflit probable
Alliance avec François Joseph
3 août L’Allemagne déclare la guerre à la France
La sociale democratie vote les crédits militaires
Armée de terre : 800 000 h
La classe ouvrière ignore encore la guerre prochaine
1$ = 4,2 Mark
Le chômage augmente
Les soldats partent enthousiastes à la guerre
Morts : Trakl Macke …


1915
Liebknecht vote contre les crédits de guerre. Son groupe reste minoritaire, il est exclu du SPD.
Le gaz est employé dans les tranchées
Chômage – rationnement – Fin de l’illusion de la Blitzkrieg
Carte de pain
Arrestation de Rosa Luxemburg
Beckmann en dépression Kirchner paralysé Kokoschka bléssé


1916

USA déclare la guerre
Mort de Franz Joseph
Influence grandissante des Spartakistes : ligue Spartakus
Création des comités ouvriers dans les usines

1917
Résolution de paix adoptée mais remise en cause par Ludendorff et Hindenburg qui soutiennent les milieux économiques
Grèves à Berlin et sur les navires : répression sanglante condamnation à mort, bagne
Manifestations de sympathie pour la Révolution russe
1918
Paix signée avec les Soviétiques qui perdent 400 000 km2
9 nov. Abdication de Guillaume II EBERT chancelier
Grèves à Berlin la ville de Kiel aux mains des marins – la révolution pacifique gagne Lübeck, Hamburg, Breme, Munich
Accord entre syndicats et industriels sur la journée de 8 h
Campagne contre les Spartakistes – naissance du Parti Communiste allemand
En Bavière, laïcisation de l’école

1919
En Bavière : République des Conseils puis chute de ce gouvernement
Traité de Versailles démission de Hindenburg
Grève générale – combats de rues à Berlin
Massacre des insurgés par le gouvernement socialiste – assassinat de Liebknecht et de Rosa Luxemburg
Le chômage grimpe - le Mark perd les 2/3 de sa valeur
Violentes répression contre les forces de gauche


1920
Retour à l’ordre – échec du putsch de Kapp
Premier Reichstag
Manifestations pacifistes violemment réprimées à Berlin
CRISE ECONOMIQUE : les conditions de vie des ouvriers se détériorent, le chômage augmente ; les ouvriers se syndiquent en masse
Vague d’antisémitisme
Les ouvriers sont désarmés – combats dans la Ruhr ( alors que les participants au putsch sont amnistiés)
Triomphe des partis de droite au Reichstag
LA GAUCHE EST RENDUE RESPONSABLE DE LA MISERE DU PAYS

1921
Montant des réparations : 132 milliards de Mark or
CATASTROPHE MONETAIRE : le Mark s’effondre inflation ( 1914 : 5 045 millions de billets 1921 : 113 639 millions de billets )
Combats violents entre les ouvriers et l’extrême droite

1922
Première coférence d’Hitler à Berlin
Hitler emprisonné – manifestation nazi : 70 000 personnes
Interdiction du parti nazi
Effondrement du Mark janvier : 1$ = 191,80 Mark - juillet : 1$ = 493,20 Mark
La vie a augmenté de 70 à 80 fois depuis 1914
Les salaires de 12 à 19 fois

1923
Rupture de l’entente entre syndicats et Sociale démocratie
Premier congrès du NSDAP (nazi)
Manifestations nazi à Munich
Soulèvements en Saxe réprimés par l’armée
Putsch de Hitler qui rédige Mein Kampf en prison
Inflation galoppante : une journée de salaire ne suffit plus pour acheter du pain
Chômage : 1million
1$ = 4 620 455 Mark dette flottante : 16 983 milliards Mark or
Prolétarisation des classes moyennes
Abolition de la loi sur les 8 h/ jour
Création du Rentenmark : 1 Rentenmark = 1 billion de Mark
Nov. 1$ = 4,2 billions de Mark ou 4,2 milliards de Rentenmark


1924
Chômage : 1 500 000 ( 1932 : 5 à 6 millions )

13- Lettre de Stresemann au Kronprinz

(7 septembre 1925)


« ... Voici posée la question de notre entrée dans la Société des Nations. À mon avis, la politique de l'Allemagne a, pour le prochain avenir, trois grands buts. D'abord la solution de la question rhénane dans un sens tolérable pour l'Allemagne et l'assurance de vivre en paix, sans quoi l'Allemagne ne pourra pas recouvrer toutes ses forces. En second lieu, la protection des dix à douze millions d'Allemands qui vivent maintenant sous le joug étranger. Troisièmement, la rectification de nos frontières orientales, reprise de Dantzig, du corridor polonais et modifications du tracé de la frontière de haute Silésie. À plus longue échéance, rattachement de l'Autriche à l'Allemagne, bien que je me rende compte que ce rattachement ne soit pas de nature à n'apporter à l'Allemagne que des avantages, car il compliquera beaucoup le problème de notre organisation.

Si nous voulons atteindre ces buts, il faut faire converger vers eux nos efforts. De là le pacte de sécurité qui doit nous assurer la paix, notre frontière ouest étant dorénavant garantie par l'Angleterre et même, si Mussolini se met de la partie, par l'Italie. Ce pacte comportera de notre part un abandon, en ce sens que nous renonçons à un conflit armé avec la France pour reconquérir l'Alsace-Lorraine; mais cet abandon n'a qu'un intérêt théorique puisqu'en fait, nous n'avons aucune possibilité de faire la guerre à la France...

... Entrer dans la SDN ne signifie pas que nous options pour l'Ouest en tournant le dos à l'Est. On ne peut opter que quand on a derrière soi une force militaire. Malheureusement nous ne l'avons pas. Nous ne pouvons, ni être le mercenaire au service de l'Angleterre sur le continent, comme le croient certains, ni nous prêter à une alliance avec la Russie. Chercher les bonnes grâces du bolchevisme me paraît une utopie dangereuse. Si les Russes s'installent à Berlin, il commenceront par arborer sur le château le drapeau rouge; puisque la Russie souhaite la révolution universelle, elle sera très heureuse d'avoir bolchevisé l'Europe jusqu'à l'Elbe et donnera le reste de l'Allemagne en pâture à la France. Nous sommes d'ailleurs parfaitement prêts à nous entendre sur une autre base avec l'État russe, qui, je crois, n'est pas au bout de son évolution, et nous n'avons pas du tout l'intention de nous vendre à l'Europe occidentale en entrant dans la SDN; c'est un fait au sujet duquel je serais heureux de m'entretenir un jour verbalement avec Votre Altesse impériale. Mais l'essentiel est le premier des points que j'énumérais tout à l'heure, la libération de notre sol, la disparition des troupes d'occupation; il faut tout d'abord que nos étrangleurs lâchent prise; c'est pourquoi la politique allemande devra pour commencer suivre la formule que Metternich, je crois, adoptait en Autriche après 1809 : finasser et se dérober aux grandes décisions. »


in Les papiers Stresemann, Paris, Plon, 1932, t. II

11- 1923 année charnière

Fils d'un fonctionnaire prussien et adolescent au moment des faits, domicilié à Berlin, Sebastian Haffner (1907 &endash; 1999) a rédigé ses souvenirs à la veille de la Seconde Guerre mondiale et de son exil en Angleterre. Ce n'est qu'après son décès que le texte a été édité et une analyse du manuscrit a confirmé que celui-ci date bien des derniers temps qui précèdent l'agression nazie contre la Pologne.


« Vint l'année 1923. C'est sans doute cette année délirante qui a marqué les Allemands d'aujourd'hui de ces traits que le reste de l'humanité dans sa totalité considère avec une incompréhension mêlée d'angoisse, et qui sont étrangers au caractère normal du peuple allemand : cynisme débridé, nihilisme qui cultive avec délectation l'impossible pour lui-même, mouvement devenu but en soi. Toute une génération d'Allemands a ainsi subi l'ablation d'un organe psychique, un organe qui confère à l'homme stabilité, équilibre, pesanteur, bien sûr, et qui prend diverses formes suivant les cas : conscience, raison, sagesse, fidélité aux principes, morale, crainte de Dieu. En 1923, toute une génération a appris - ou cru apprendre qu'on peut vivre sans lest. Les années précédentes avaient été une bonne école de nihilisme. L'an 1923 allait en être la consécration.

Aucun peuple au monde n'a connu une expérience comparable à ce que fut celle des Allemands en 1923. Tous ont connu la guerre mondiale, la plupart d'entre eux ont connu des révolutions, des crises sociales, des grèves, des revers de fortune, des dévaluations. Mais aucun n'a connu l'exagération délirante et grotesque de tous ces phénomènes à la fois telle qu'elle eut lieu en Allemagne en 1923. Aucun n'a connu ces gigantesques et carnavalesques danses macabres, ces saturnales extravagantes et sans fin où se dévaluaient toutes les valeurs, et non seulement l'argent. De l'année 1923, l'Allemagne allait sortir mûre non pas précisément pour le nazisme, mais pour n'importe quelle aventure abracadabrante. Les racines psychologiques et politiques du nazisme sont plus profondes (...). Mais il doit à cette année folle ce qui fait sa démence actuelle : son délire glacé, sa détermination aveugle, outrecuidante et effrénée d'atteindre l'impossible, en proclamant « Ce qui est juste, c'est ce qui est utile » et « Le mot « impossible » n'existe pas ». Des expériences de ce genre passent manifestement les limites de ce qu'un peuple peut endurer sans traumatisme psychique. Je frissonne en pensant qu'après la guerre toute l'Europe connaîtra une année 1923 en plus grand - à moins que la paix ne soit conclue par des hommes d'une très grande sagesse. »

(...)

« Le coût de la vie avait commencé de s'envoler, car les commerçants suivaient le dollar de près. Une livre de pommes de terre qui coûtait la veille cinquante mille marks en coûtait cent mille aujourd'hui ; la paie de soixante-cinq mille marks touchée le vendredi ne suffisait pas le mardi pour acheter un paquet de cigarettes.

Que faire ? Certaines personnes découvrirent brusquement un îlot de sécurité : les actions. C'était la seule forme de placement qui restait plus ou moins dans la course. Pas régulièrement, pas toutes dans la même mesure, mais elles parvenaient à peu près à suivre le rythme. On alla donc acheter des actions. Chaque petit fonctionnaire, chaque employé, chaque ouvrier devint actionnaire. On payait ses achats quotidiens en achetant des actions. Les jours de paie, les banques étaient prises d'assaut, et le cours des actions s'envolait comme une fusée. Les banques nageaient dans l'opulence. De nouvelles banques inconnues poussaient comme des champignons et faisaient des affaires en or. Chaque jour, la population tout entière se jetait sur les cours de la Bourse. Il arrivait que certaines actions tombent, entraînant des milliers de gens dans leur course à l'abîme. On se refilait des tuyaux dans les boutiques, dans les usines, dans les écoles.

Les vieillards et les rêveurs étaient les plus mal lotis. Beaucoup furent réduits à la mendicité, beaucoup acculés au suicide. Les jeunes et les petits malins se portaient bien. D'un jour à l'autre, ils se retrouvaient libres, riches, indépendants. La conjoncture affamait et punissait de mort les esprits lents et ceux qui se fiaient à leur expérience, et récompensait d'une fortune subite la rapidité et l'impulsivité. Les vedettes du jour étaient des banquiers de vingt et un ans, des lycéens qui suivaient les conseils financiers de camarades un peu plus âgés. Ils portaient des lavallières à la Oscar Wilde, traitaient leurs amis au champagne et entretenaient leur père quand il se trouvait dans la gêne.

Parmi tant de souffrance, de désespoir, de misère, brûlait une fièvre ardente et juvénile ; la concupiscence régnait dans une ambiance de carnaval généralisée. Voici que d'un seul coup l'argent se trouvait aux mains des jeunes et non plus des vieux ; en outre, sa nature s'était modifiée au point qu'il ne conservait sa valeur que durant quelques heures ; on le dépensait comme jamais, et pour des choses que les vieilles gens n'achètent pas. »

(...)

« Il y avait un revers à ce tableau. Les mendiants se mirent à pulluler, ainsi que les suicides relatés par la presse et les avis de « recherche pour vol avec effraction » placardés par la police sur les colonnes Morris, car les vols et les délits se multipliaient. Je vis un jour une vieille femme - je devrais peut-être dire « une vieille dame » - assise sur un banc dans un parc ; elle était étrangement raide. Un petit attroupement s'était formé autour d'elle. « Morte », dit quelqu'un. « Morte de faim », ajouta un autre. Cela ne me surprit pas outre mesure. Chez nous aussi, nous avions parfois faim. »

(...)

« Voici à quoi ressemblait la vie de la famille d'un haut fonctionnaire prussien. Le 31 ou le 1er du mois, mon père touchait son traitement, qui représentait notre unique moyen d'existence, les bons de caisse et les bons d'épargne étant dévalorisés depuis longtemps. Il était difficile d'estimer la valeur de ce traitement, qui changeait d'un mois sur l'autre ; une fois, cent millions pouvaient représenter une somme respectable, peu de temps après, un demi-milliard n'était que de l'argent de poche. Quoi qu'il en fût, mon père essayait toujours d'acheter le plus rapidement possible une carte d'abonnement mensuel pour le métro, afin de pouvoir au moins assurer les trajets entre son lieu de travail et son domicile, bien que ce moyen de transport entraînât un détour considérable et une perte de temps. Puis on signait des chèques pour le loyer et les frais de scolarité, et l'après-midi toute la famille allait chez le coiffeur. L'argent qui restait était remis à ma mère. Le lendemain, tout le monde, y compris la bonne, mais à l'exception de mon père, se levait à quatre ou cinq heures du matin pour se rendre en taxi au marché de gros. On achetait en grand, et une heure plus tard le traitement mensuel d'un conseiller au gouvernement était transformé en denrées alimentaires non périssables. On chargeait dans le taxi des fromages gigantesques, des jambons entiers, des quintaux de pommes de terre. S'il n'y avait pas assez de place, la bonne et l'un d'entre nous se procuraient une charrette à bras. Vers huit heures, avant le début des cours, nous rentrions à la maison, les provisions plus ou moins assurées pour tenir un siège d'un mois. Et c'était fini. Pendant tout un mois, on ne voyait plus un sou. Un aimable boulanger nous livrait du pain à crédit. Pour le reste, on vivait de pommes de terre, de viande fumée, de conserves, de bouillon en cubes. On touchait parfois un petit supplément de traitement inattendu, mais il était fort possible que l'on fût pauvre pendant un mois, pauvre comme le plus pauvre des pauvres, même pas en mesure de payer un ticket de tramway ou un journal. Je ne sais pas ce qui se serait produit si nous avions été frappés par une maladie grave ou quelque autre coup du sort. »

Sebastian Haffner. Histoire d'un Allemand. Souvenirs (1914 - 1933). Arles, Actes Sud/Babel, 2004, pp. 83 - 84, 89 - 90, 92, 93 - 94.

10- L'inflation vue par Albert Speer

(futur ministre de l'armement du IIIe Reich)


"Comme nous étions en pleine inflation, je fis, pour des raisons financières, mon premier semestre à la Haute Ecole technique de Karlsruhe, tout près de chez nous. Les progrès de l'inflation m'obligeaient à aller chercher chaque semaine mon argent, et à la fin de la semaine, les sommes mirifiques ne représentaient plus rien. Au cours d'une excursion à bicyclette à travers la Forêt-Noire, j'écrivis à la mi-septembre 1923 : Très bon marché, ici ! 400 000 marks la nuit et 1 800 000 marks le dîner. 250 000 marks le demi-litre de lait. Six semaines plus tard, peu avant la fin de l'inflation, un déjeuner au restaurant coûtait dix à vingt milliards de marks et, à la même date, au restaurant universitaire, plus d'un milliard, ce qui représentait sept pfennings-or. Pour une place de théâtre on devait payer de trois cents à quatre cents millions.

A cause de cette catastrophe financière, ma famille se vit contrainte de vendre à un konzern la maison de commerce et la fabrique héritée de mon grand-père, pour une infime partie de leur valeur, mais contre bons du Trésor en dollars. Je reçus alors 16 dollars par mois, ce qui me permit de vivre à merveille et libéré de tout souci."

Albert Speer, Au coeur du Troisième Reich , Paris, Fayard, pp. 20-21

9- L'hyper-inflation allemande (1923)

Quelques chiffres :
A la fin de 1918, 1 $ valait 4 marks.
Le 1 janvier 1923, 1 $ valait 7000 marks.
Le 1 juin 1923, 1 $ valait 160.000 marks
Le 31 décembre 1923, 1 $ valait 4200 milliards de marks !!!




"Das Brot kostete:
Dez. 1921: 3,90 Mark
Dez. 1922: 163.- Mark
Jan. 1923: 250.- Mark
Feb. 1923: 326.- Mark
März 1923: 463.- Mark
April 1923: 474.- Mark
Mai 1923: 482.- Mark
Juni 1923: 1428.- Mark
Juli 1923: 3465.- Mark
Aug. 1923: 69'000.- Mark
Sept. 1923: 1'512'000.- Mark
Okt. 1923: 1'743'000'000.- Mark
Nov. 1923: 201'000'000'000.- Mark
Dez. 1923: 399'000'000'000.- Mark"

Prix du pain tirés de S. Marc, G. Stuckert, Nationalsozialismus und Zweiter Weltkrieg, pb-verlag, 1998



"(...) A défaut de représentation graphique, voici les chiffres :
Valeur du mark-or en marks-papiers (moyennes mensuelles)


Janvier 1922 45,69
Juillet 1922 117,49
Janvier 1923 4'281
Juillet 1923 84'186
Août 1923 1'100'632
Septembre 1923 23'500'000
Octobre 1923 6'000'000'000
Novembre 1923 522'000'000'000
Décembre 1923 1'000'000'000'000

(...)
En même temps, et comme malgré ses efforts et malgré la multiplication de ses machines, la Reichsbank ne parvenait pas à fournir des quantités suffisantes de billets, des monnaies secondaires surgirent de toute part. Ce fut le Notgeld. Les villes en imprimèrent, puis les villages, puis les industries, puis tout le monde. On vit des billets portant un dessin des sports d'hiver, une glissade à skis, avec cette légende : ceci est l'image du mark.

Chacun émettait de ces papiers étranges. Une grande usine paya ainsi des millions d'ouvriers pendant plusieurs semaines et, le mark ayant continué de choir entre temps, remboursa le tout avec la contrepartie d'un dollar.

(...) Personne ne voulait plus avoir en marks que ses dettes. On recourait aux banques, qui recouraient elles-mêmes à la Reichsbank. Le taux d'intérêt des prêts devint invraisemblable : 9 % pour un jour (soit 3 230 % l'an, 400 % pour un mois (soit 4 740 % l'an) (...).

Enfin les agriculteurs refusèrent de vendre leurs bestiaux ou leur blé, ne voulant pas échanger une denrée quelconque contre des marks (...). L'Allemagne mourait de faim avec des greniers remplis."

M. Hermont, Les paradoxes économiques de l'Allemagne moderne.

8- Le sort des populations allemandes dans la Ruhr

"Il ne resta bientôt plus rien qui ne fût pas interdit ou puni par quelque arrêté émis par le général Dégoutte (1) ou l'un de ses subalternes qui, au début particulièrement, donnaient aussi indépendamment leurs propres ordres. Il y avait des arrêtés économiques contrôlant les impôts sur le charbon, les droits de douane, la réquisition du bois et des embarcations fluviales, les taxes sur le vin, le champagne, le tabac, le cognac, la réquisition du coke (2) et de ses sous-produits, le fer et les installations industrielles ; des décrets sur les pouvoirs du M.I.C.U.M. (3), des Douanes et de la Régie françaises, ainsi que sur ceux d'autres administrations. Des règlements de plus en plus nombreux affectaient de plus toutes les sphères de l'activité publique : les syndicats et les associations, la presse, la circulation, les voitures, les service de trams, les Chemins de fer, la validité des lois allemandes, le Droit civil et pénal, la prévention et la trahison, les voyages à destination et en provenance de la zone occupée, le sabotage, les théâtres et les cinémas, le prix des marchandises et leurs conditions de vente, les écluses des canaux, les services des P.T.T. (4), les otages et les poursuites administratives, les pigeons voyageurs, les explosifs, les échanges monétaires, le franc français, la propagande par dépliants et affiches, le service militaire et enfin, une loi sur la répression de la résistance passive qui interdisait la libre expression et menaçait de cinq ans de prison quiconque mettrait en doute la légitimité et la validité des arrêtés et des instructions publiés par les puissances occupantes. Les décrets du général Dégoutte atteignirent le chiffre remarquable de 174."


d'après F. GRIMM, Von Ruhrkrieg zur Rheinlanddräumung, Hambourg, Hanseatische Verlagsanstalt, 1930, p. 50.

1) Jean Marie Joseph Dégoutte (1866-1938) : commandant en chef français des forces alliées franco-belges dans la Ruhr (1923-1924).

2) coke : résidu solide de la carbonisation ou de la distillation de certaines houilles grasses (combustible notamment utilisé en sidérurgie).

3) M.I.C.U.M. : Mission Interalliée de Contrôle des Usines et des Mines.

4) P.T.T. : Postes Téléphones Télégraphes.

7- L'occupation de la Ruhr

Les deux extraits de texte suivants permettent de faire comprendre les effets pervers potentiels qu'une occupation étrangère peut susciter au sein d'une population occupée. En l'occurrence ici le renforcement du nationalisme allemand (et son corollaire, la montée du nazisme).


Repères : afin de contraindre l'Allemagne à payer ses "réparations", l'occupation de la Ruhr (vaste région minière et sidérurgique du sud-ouest de l'Allemagne) fut décidée par R. Poincaré, ancien président français (1913-1920) puis ministre des Affaires étrangères (1922-1924) et président de la Commission des Réparations. Trois divisions franco-belges furent envoyées dans les principaux centres miniers de la Ruhr dès le 11 janvier 1923 afin de réquisitionner les productions minières et manufacturières. Les libertés de la population allemande furent largement restreintes. Suite à l'élaboration du Plan Dawes (16.7-16.8.1924) - qui préconisait le versement des réparations allemandes en fonction de la bonne santé de l'économie allemande à reconstruire - les troupes franco-belges évacuèrent la Ruhr dès la fin de 1924.



Articles 17 et 18, annexe II, partie VIII du Traité de Versailles.

"17. Dans le cas de manquement de l'Allemagne à ses obligations contenues dans ce paragraphe du présent Traité, la Commission en avisera sur-le-champ les puissances intéressées, et pourra recommander telle ou telle action relative à ce manquement si elle le juge nécessaire.

18. Les mesures que les Puissances Alliées et Associées auront le droit de prendre, dans le cas de manquement volontaire par l'Allemagne, et que l'Allemagne s'engage à ne pas considérer comme actes de guerre, pourront inclure des représailles économiques et financières, et en général toutes autres mesures semblables que les Gouvernements respectifs pourraient estimer rendues nécessaires par les circonstances."

6- L'Allemagne des années 1920, vue par Stresemann (1)

"Depuis la paix, nous n'avons obtenu de succès nulle part. Notre République n'a pas pu se présenter aux Allemands en affirmant qu'elle leur avait apporté la paix, la liberté et du pain. Depuis la fin de la guerre, nous avons traversé les crises les plus graves : le chômage, une insécurité politique continue, la faim et la détresse. D'où viendrait l'enthousiasme pour l'ère nouvelle et ses institutions ? Un succès engendre l'autre : or, la nouvelle Allemagne n'a connu aucun succès à l'extérieur : la politique européenne ne lui a pas apporté la stabilisation dont elle avait besoin. Ce n'est pas la faute des hommes qui dirigent l'Allemagne nouvelle (...), les hommes qui font de la politique le savent, mais la foule pense de façon primitive, elle garde la vision dorée de l'ancienne Allemagne paisible et puissante et elle est facilement entraînée à rendre les gouvernements d'aujourd'hui responsables du contraste entre le passé et le présent. (...)"

Gustav Stresemann, L'Europe nouvelle (périodique français), mars 1925

(1) Gustav Stresemann (1878-1929). Homme d'Etat allemand; ministre des Affaires étrangères (1923-1929). Prix Nobel de la Paix 1926

5- Les Allemands et la république, 1919

" (...) L'Allemagne sera-t-elle longtemps une république, si impérial que soit le visage que cette République s'est donné ? Là-dessus les opinions diffèrent. Parmi mes interlocuteurs, plusieurs accordent au gouvernement actuel des chances de durée, s'il se concilie les partis bourgeois qu'une nouvelle révolution (1) effraierait. L'Allemagne glisserait peu à peu au régime démocratique et républicain avec des cadres empruntés à la monarchie et [le régime] s'installerait insensiblement dans les meubles de la royauté.

Les autres sont d'un avis contraire. On ne change pas, disent-ils, en quelques mois les institutions dans lesquelles une nation aussi moutonnière que la nation allemande a vécu enfermée ni le pli séculaire que son passé lui a imprimé. La monarchie est le régime naturel que regrettent aujourd'hui non seulement la noblesse, les militaires et la classe bourgeoise, mais toute la population paysanne et une partie même de la population ouvrière. On ne veut pas, bien entendu - en dehors de quelques hobereaux incorrigibles - d'un régime aristocratique soustrait au contrôle du parlement. La monarchie serait donc constitutionnelle et parlementaire. (...) Que représente la monarchie aux yeux des Allemands ? L'époque heureuse où l'argent coulait à flot dans l'Empire, où ils avaient en abondance de quoi manger à leur faim (...), le temps où l'administration, encore que tracassière et inquisitoriale, les mettait à l'abri des grèves, de toute interruption de la vie économique et de toute perturbation de la vie sociale (...). Que représente d'autre part la république ? L'humiliation et l'insécurité du présent avec la crainte d'un lendemain gros de privations et de souffrances. N'allez pas vous imaginer que le Michel (2) allemand fasse peser sur la tête du Kaiser la responsabilité de la guerre qui a mis fin à son bonheur et le poids du désastre national. Vous savez bien que pour cet esprit obtus et simpliste, endoctriné comme il l'est par ses maîtres, les vrais coupables sont les Français, les Anglais et le Tsar russe, ces ennemis jaloux de la race germanique. (...) "


1) En janvier 1919, les communistes allemands (les " Spartakistes ") tentèrent à Berlin une révolution qui fut réprimée dans le sang.

2) Personnage mythique incarnant l'Allemand moyen.


Baron BEYENS, " Impressions de Berlin ", in Revue des Deux Mondes, 1er novembre 1919, rapporté par Jacques BARIÉTY, République de Weimar et régime hitlérien 1918-1945. Tome 3 de l'Histoire de l'Allemagne dirigée par Jacques DROZ. Paris, Hatier, 1973.

4- Extraits de la Constitution de la République de Weimar

"Art. 1.- Le Reich allemand est une République. Le pouvoir politique émane du peuple.
Art. 2.- Le territoire du Reich se compose des territoires des Etats-Pays (Länder). D'autres territoires peuvent être admis par la loi du Reich dans le Reich, si leur population le désire en vertu du droit de libre détermination (...).
Art. 13.- Le droit du Reich l'emporte sur le droit des Pays. (...)
(...)
Art. 17.- Chaque Etat-Pays doit avoir une constitution républicaine. La représentation populaire doit être élue sur la base du suffrage universel, égal, immédiat et secret, par consultation de tous les hommes et de toutes les femmes qui sont citoyens du Reich, et cela suivant les principes de la proportionnelle. (...)
Art. 20.- Le Reichstag se compose des députés du peuple allemand.
Art. 21.- Les députés sont les représentants du peuple tout entier. Ils n'obéissent qu'à leur conscience et ne sont pas liés à des motions.
(...)
Art. 41.- Le Président du Reich est élu par le peuple allemand tout entier. Tout Allemand qui a vingt-cinq ans révolus est éligible.
(...)
Art. 52.- Le gouvernement se compose du Chancelier et des Ministres du Reich.
Art. 53.- Le Chancelier du Reich et, sur sa proposition, les Ministres du Reich, sont nommés ou renvoyés par le Président du Reich.
(...)
Art. 60.- Le Conseil des Etats-Pays (Le Reichsrat) est formé pour représenter les Etats-Pays allemands en ce qui concerne la législation et l'administration du Reich.
Art. 61.- Dans le Conseil, chaque Etat-Pays a au moins une voix. (...)
(...)
Art. 114.- La liberté de la personne est inviolable. Limiter ou supprimer la liberté personnelle ne peut se faire, pour les pouvoirs publics, que sur la base des lois existantes... "

3- des citations / Expressionismus Zitate

Kirchner 1906 :
« Ayant foi en une génération nouvelle de créateurs et de jouisseurs , nous appelons toute la jeunesse à se rassembler en tant que porteuse d’avenir . Nous voulons une liberté d’action et de vie face aux puissances établies . » die Brücke


Kandinsky 1910 :
« Puisque nous cherchons à transposer la nature intérieure , à savoir les expériences de l’âme …, il serait erroné de mesurer nos œuvres aux canons de la beauté extérieure . »


Kandinsky et Marc 1911 :

« Une grande époque s’annonce , l’éveil de l’esprit . Nous sommes à l’orée d’une des plus grandes époques que l’humanité ait vécues , l’époque de la spiritualité . »


Kandinsky 1911 :

« Est beau ce qui jaillit d’une nécessité intérieure de l’âme. »


Marc 1914 :
Nous luttons pour des idées pures , pour un monde où l’on puisse penser et proférer des idées pures sans qu’elles deviennent impures. »


Kirchner : (au sujet de la peinture officielle)
« A l’intérieur (de l’exposition ) il y avait ces croûtes d’ateliers anémiques , exsangues , inertes , tandis que dehors il y avait la vie même , bruyante , et colorée qui vibrait sous le soleil. »


Guillaume II :
« Un art qui se met au-dessus des lois et des limites instituées par Moi n’est plus un art . »


K. Pinthus :
« On percevait de plus en plus distinctement l’impossibilité d’une humanité qui s’était mise dans la dépendance absolue de sa propre création, de sa science, de la technique, de la statistique, du commerce et de l’industrie, d’un ordre communautaire pétrifié, d’usages bourgeois et conventionnels . »


F.Lang :
« Mes films sont toujours un combat contre le destin. C’est le combat qui est important. Pas la destinée. »
« La décoration (des films) est le reflet de l’époque et des caractères. »


St.Zweig : (au sujet de l’éducation)
« Avant tout, nous devions être éduqués à respecter ce qui existait partout comme ce qui était parfait, l’opinion du professeur comme infaillible, la parole du père n’admettant pas d’être contredite, les organisations de l’Etat comme ayant une valeur absolue et de toute éternité… »


1910 article de presse sur la 2me exposition des Artistes Munichois :
« La majorité des membres invités à l’exposition sont atteints de folie incurable. »(Kandinsky, Jawlensky, Picasso, Vlaminck, Braque…)


1912 1er salon d’automne à Cologne
La presse les qualifie de « horde singes hurleurs qui lancent de la peinture. »


1937 les Nazis saisissent 16 500 œuvres d’art Référence d’Hitler : » ciels verts, prairies bleues, chevreuils rouges, vaches jaunes. »


Ebert , président de la République de Weimar:
« Je hais la révolution comme le péché. »

2- Vos travaux personnels

Le but du jeu n’est pas que vous recopiez bêtement , sans rien – ou presque rien – comprendre , des articles glanés à droite et à gauche .( Ni de pomper sur le Net , nous avons les mêmes outils que vous pour nous en rendre compte !)
Il s’agit pour vous d’apprendre à faire une recherche , sur un sujet difficile que vous ignorez totalement.
Il s’agit aussi d’apprendre à vous retrouver dans une jungle de documents , de sélectionner ceux qui sont clairs et vous permettent d’avancer dans la compréhension du sujet.
Il s’agit , de plus , de savoir en donner un résumé clair , pas forcément très long ( mais pas bâclé non plus !)
Il s’agit ,enfin, de respecter les consignes données pour le devoir.


C’est ainsi que vous vous avancerez pour la suite de vos études, quelles qu’elles soient. Vous apprendrez à faire des recherches sérieuses , bien documentées comme on l’attendra de vous dans les classes supérieures ou dans la vie active.

1-Présentation du contenu de ce blog

DOCUMENTS :
Sur le blog , vous trouverez :

- un grand nombre de reproductions ( gravures , peintures , eaux-fortes , encres , lithos , d’artistes expressionnistes . Vous y retrouverez toutes sortes de thèmes : villes , pauvreté , désespoir , révoltes , utopies …

Bien sûr , rien ne vous interdit d’aller chercher ailleurs …
N’oubliez jamais de citer le nom de l’œuvre , son auteur , sa date , et…de la commenter , c'est-à-dire d’expliquer en quoi cette reproduction correspond au sujet que vous traitez.
- Vous trouverez également un certain nombre de sites de références pour vous éviter d’errer dans les dédales d’internet.

- A votre disposition , une liste de citations .N’oubliez pas de préciser qui était celui ou celle qui parlait et d’expliquer ce qu’il voulait dire par ces paroles ou pourquoi celles-ci étaient interessantes ,osées, provocatrices ,etc…

- Un résumé général du mouvement, complété au fur et à mesure pour ceux qui ont « loupé un épisode »

- Un tableau chronologique de certains moments clef de l’époque