samedi 13 septembre 2008

9- L'hyper-inflation allemande (1923)

Quelques chiffres :
A la fin de 1918, 1 $ valait 4 marks.
Le 1 janvier 1923, 1 $ valait 7000 marks.
Le 1 juin 1923, 1 $ valait 160.000 marks
Le 31 décembre 1923, 1 $ valait 4200 milliards de marks !!!




"Das Brot kostete:
Dez. 1921: 3,90 Mark
Dez. 1922: 163.- Mark
Jan. 1923: 250.- Mark
Feb. 1923: 326.- Mark
März 1923: 463.- Mark
April 1923: 474.- Mark
Mai 1923: 482.- Mark
Juni 1923: 1428.- Mark
Juli 1923: 3465.- Mark
Aug. 1923: 69'000.- Mark
Sept. 1923: 1'512'000.- Mark
Okt. 1923: 1'743'000'000.- Mark
Nov. 1923: 201'000'000'000.- Mark
Dez. 1923: 399'000'000'000.- Mark"

Prix du pain tirés de S. Marc, G. Stuckert, Nationalsozialismus und Zweiter Weltkrieg, pb-verlag, 1998



"(...) A défaut de représentation graphique, voici les chiffres :
Valeur du mark-or en marks-papiers (moyennes mensuelles)


Janvier 1922 45,69
Juillet 1922 117,49
Janvier 1923 4'281
Juillet 1923 84'186
Août 1923 1'100'632
Septembre 1923 23'500'000
Octobre 1923 6'000'000'000
Novembre 1923 522'000'000'000
Décembre 1923 1'000'000'000'000

(...)
En même temps, et comme malgré ses efforts et malgré la multiplication de ses machines, la Reichsbank ne parvenait pas à fournir des quantités suffisantes de billets, des monnaies secondaires surgirent de toute part. Ce fut le Notgeld. Les villes en imprimèrent, puis les villages, puis les industries, puis tout le monde. On vit des billets portant un dessin des sports d'hiver, une glissade à skis, avec cette légende : ceci est l'image du mark.

Chacun émettait de ces papiers étranges. Une grande usine paya ainsi des millions d'ouvriers pendant plusieurs semaines et, le mark ayant continué de choir entre temps, remboursa le tout avec la contrepartie d'un dollar.

(...) Personne ne voulait plus avoir en marks que ses dettes. On recourait aux banques, qui recouraient elles-mêmes à la Reichsbank. Le taux d'intérêt des prêts devint invraisemblable : 9 % pour un jour (soit 3 230 % l'an, 400 % pour un mois (soit 4 740 % l'an) (...).

Enfin les agriculteurs refusèrent de vendre leurs bestiaux ou leur blé, ne voulant pas échanger une denrée quelconque contre des marks (...). L'Allemagne mourait de faim avec des greniers remplis."

M. Hermont, Les paradoxes économiques de l'Allemagne moderne.